Christina Richardson affirme être née architecte et designer, évoquant son intérêt marqué pour les couleurs, les espaces et le design dès l’âge de cinq ou six ans. « J’aimais visiter la maison des gens. De retour chez moi, je redessinais le plan des étages et je retouchais les espaces en déplaçant les murs ou en changeant les couleurs », raconte-t-elle en riant.
En 2018, cette designer d’intérieur d’origine suédoise a trouvé son projet le plus ambitieux à ce jour : sa propre demeure à Toronto. Même si tout était à refaire, la maison l’a attirée dès le premier regard. « C’était terrible! », assure-t-elle en riant. « L’agent immobilier secouait la tête, me suppliant presque de ne pas l’acheter. »
Malgré tout, la maison exerçait sur elle une attraction impossible à ignorer.
« J’étais consciente que j’aurais difficilement pu trouver pire, mais je savais que c’était ma maison. »
Avant : Une cuisine sombre et exiguë dépourvue d’inspiration ou d’espace pour recevoir.
Après : Grâce à un aménagement ouvert et lumineux, cette cuisine moderne et chaleureuse est maintenant le point central de la maison.
Malgré son amour de toujours pour l’architecture et le design, le parcours professionnel de Christina n’a pas été sans détour. Considérant le faible taux d’admission en architecture à l’époque chez elle en Suède – moins de 60 étudiants dans tout le pays étaient choisis par tirage au sort chaque année – elle a plutôt opté pour des études en génie du bâtiment. Après l’obtention de son diplôme, elle s’est orientée vers une carrière lucrative comme ingénieure des mines dans sa ville natale de Skellefteȧ en Suède.
Malgré un salaire élevé, Christina n’est jamais parvenue à tirer un trait sur ses rêves de design. « Pendant tout ce temps, j’avais une petite entreprise de design en parallèle. Je créais un peu de tout, du mobilier sur mesure aux plans de maison entière. »
Une fois installée aux États-Unis avec son mari et leurs deux filles, Christina a obtenu son diplôme en design d’intérieur du New York Institute of Art and Design et a relancé sa carrière dans son pays d’adoption. Puis, après un autre déménagement cette fois à Toronto, il lui a fallu encore une fois se tailler une place en saisissant toutes sortes d’occasions nouvelles et stimulantes de monter son portfolio et d’entreprendre de plus gros projets.
Sa maison familiale des années 50 a justement été un défi de taille. « Je crois qu’ils ont rénové la cuisine dans les années 70, mais c’est tout », explique-t-elle.
« Il y avait une seule couche de papier peint dans la maison. Rien n’a été touché depuis! Je n’ai jamais vu ça, c’était comme entrer dans une capsule historique. »
Avant : Isolé du reste de la maison, l’ancien séjour ne donnait pas envie d’y vivre.
Après : L’espace séjour/salle à manger à aire ouverte donne sur la cour arrière avec piscine, bénéficiant ainsi d’un bon ensoleillement, d’une vue sur les couchers de soleil et d’un vaste espace de détente.
Avec un agrandissement de taille et une rénovation complète de la structure existante, on ne reconnait presque plus rien de la maison d’origine. Les deux plus grands attraits de la maison demeurent toutefois le terrain et son emplacement. Située dans le quartier Etobicoke de Toronto, la maison occupe un terrain beaucoup plus grand que ce que l’on trouve généralement si près de la ville. Il est même assez vaste pour permettre l’aménagement d’une cour arrière avec piscine, nichée entre la maison et le garage.
Christina a su créer une intimité totale à l’intérieur de la demeure sans toutefois rompre avec son environnement naturel. S’inspirant de ses origines suédoises, ses trois priorités pour le design de sa maison étaient l’intimité, la luminosité et la chaleur.
« Ce superbe foyer STUV procure la chaleur souhaitée, c’est certain. Il s’agit du complément parfait à tout design scandinave. »
« On pense à tort que le minimalisme des designs scandinaves crée des espaces froids. Les designs scandinaves recherchent au contraire la chaleur et la lumière. »
Pour réaliser ce style particulier, la designer a conçu le plan de sa maison avec de longues lignes visuelles. La cuisine ouverte est le cœur de la maison, avec une vue dégagée sur la cour, la salle à manger et le séjour. Niché dans un coin, son précieux foyer cylindrique est l’ajout idéal pour assurer une douce chaleur durant les froids hivers de Toronto.
La fenestration abondante remplit les espaces de vie d’une lumière naturelle provenant de la cour, tout en isolant complètement de la rue. En fait, on retrouve la même intimité dans toutes les pièces de la maison.
Les fenêtres en hauteur du séjour laissent filtrer les rayons du soleil et offrent une vue sur la cime des feuillus avoisinants, tout en préservant parfaitement l’intimité.
« L’emplacement de chaque fenêtre a été soigneusement et minutieusement pensé », explique-t-elle. Sur les murs extérieurs donnant sur la rue, ils ont placé les fenêtres plus haut et ils ont utilisé du verre dépoli pour maximiser la lumière du jour tout en préservant l’intimité. On retrouve le même verre dépoli dans les quatre portes d’époque récupérées de la maison d’origine. Décapée à la main jusqu’au bois, chacune d’elles ajoute une touche d’histoire et d’âme aux transformations modernes de la maison.
On aperçoit les premiers échos du passé avant même de mettre les pieds à l’intérieur. « À notre arrivée, on approche de cette double porte ocre. Sa couleur et ses lignes épurées donnent l’impression qu’il s’agit d’une porte très moderne. L’ocre est toutefois une teinte suédoise on ne peut plus traditionnelle. En fait, la porte est une réplique sur mesure d’un modèle gustavien ancien ».
La designer s’est inspirée du style gustavien d’époque pour concevoir sa porte d’entrée et l’a doté d’un fini ocre scandinave qui donne le ton au reste de la visite.
Cette maison de Toronto renferme bien d’autres bijoux. Un design signé Christina Richardson!